La Légende de Beowulf

Le bon roi Hrothgar, autrefois vaillant guerrier devenu un paresseux et oisif souverain, a fait construire la magnifique salle de Heorot pour ses sujets, dans laquelle ceux-ci peuvent danser, chanter et s'adonner aux plaisirs de la vie... Mais les chants et hurlements de fête incessants attirent la colère folle du terrible Grendel, un monstre mangeur d'hommes difforme hyper sensible au son, qui vit dans les marécages non loin du château. Une nuit, il pénètre dans la cour du roi et massacre abominablement la plupart des sujets de Hrothgar avant de disparaître dans son antre...
Beowulf, le tueur de monstres, un voyageur épique, arrive au Danemark et entend parler de Grendel. Il promet au roi d'éliminer enfin la bête. Une grande fête est alors donnée à la cour, et la créature épouvantable fait de nouveau son apparition, tuant et mutilant les soldats et autres convives. Mais Beowulf lui livre un combat sans merci et finit par terrasser le monstre en lui arrachant un bras...

Si Beowulf est fêté après sa victoire, le roi sait pourtant au fond de lui que rien n'est fini. La mère de Grendel, mystérieuse créature vivant au fond du marécage, promet de venger son fils et Beowulf s'empresse de partir la défier à son tour, armé d'une puissante épée et de la corne à boire en or massif que lui a offert Hrothgar en récompense... Beowulf rencontre enfin l'Ogresse et reste médusé devant la vérité : la mère de Grendel est en fait une superbe femme à la peau d'or, invulnérable, et qui finit par séduire le guerrier, lui promettant la réussite de ses ambitions si il lui remet la corne d'or et lui offre un fils pour remplacer celui qu'il lui a pris... Beowulf comprend alors que Grendel était le fruit de l'union de l'Ogresse et de l'infidèle Hrothgar et que la malédiction plane à présent sur sa tête à lui...

Bien des années plus tard, Beowulf, devenu roi, succédant à Hrothgar, a mené nombre de batailles et sa légende a parcouru le monde. C'est lorsqu'un esclave lui ramène la corne d'or, qu'il a trouvé par hasard, que le héros comprend que son héritage maudit va se manifester... En effet, un terrible dragon d'or apparait bientôt et brûle tout sur son passage, faisant route vers le château du roi... Beowulf va devoir affronter le monstrueux fils qu'il a eu voici longtemps avec la mère de Grendel dans ce qui pourrait être son dernier combat...

Beowulf est à l'origine un poème anglais épique, dont l'auteur demeure inconnu et qui aurait été écrit entre la 1ere moitié du 7eme siècle et la fin du 1er millénaire.
Il y était conté les exploits de ce guerrier fabuleux qui allait terrasser le monstrueux Grendel et d'autres monstres réputés invincibles.

Ce film adapte bien entendu l'histoire de Beowulf et s'il en garde les grandes lignes et personnages, en change tout de même certains points pour accentuer la dramaturgie et les liens entre les différents protagonistes. Ainsi, Beowulf ne tue plus la mère de Grendel, mais tombe sous sa coupe et est maudit par la même occasion. Le dragon monstrueux, qui à l'origine était combattu sur les terres natales de Beowulf alors que ce dernier était devenu roi, est ici le fruit de l'union entre Beowulf et la mère de Grendel, afin de donner des liens entre les différentes histoires et marquer la malédiction qui plane sur le héros et qui semble se transmettre sur les différents rois du Danemark... En ce sens, Beowulf succède d'ailleurs dans le film à Hrothgar et non au roi Hygelac, alors qu'on apprend que le hideux Grendel était le fils de Hrothgar, ce qui est absent du texte d'origine.

C'est en 1997 que l'idée de porter au cinéma les aventures de Beowulf nait dans l'esprit des producteurs, mais le projet tarde et de petit film à maigre budget comme il était prévu à la base, "Beowulf" devient un titre plus ambitieux qui va utiliser la capture de mouvements. Bien que peu fan du poème d'origine, Zemeckis (Qui veut la peau de Roger Rabbit ?) adore le scénario et demande quelques modifications pour un rendu plus spectaculaire (comme la scène finale avec le dragon, qui devient une redoutable joute épique dans le ciel).
Ce sont donc de véritables acteurs, pour certains très connus, qui ont prêté leurs traits et leurs gestes pour la capture de mouvements. Si la ressemblance est quasi préservée (notamment Angelina Jolie que l'on reconnait parfaitement), il faut reconnaitre que le rendu est parfois mitigé. Si l'animation est impressionnante, les expressions du visage et certains mouvements donnent aux personnages un aspect un peu figé qui rappellent les cinématiques des jeux vidéos modernes, sans omettre que le film a été pensé pour les salles équipées en 3D et que vus en 2D, certains détails rendent moins bien à l'écran. Toutefois, le film propose des séquences fortes, comme le massacre assez gore des soldats par Grendel, les flashbacks montrant Boewulf aux prises avec des monstres marins et bien entendu le combat avec le dragon...

Beowulf n'en était pas à sa première adaptation. Un film avec Christophe Lambert avait déjà été réalisé en 1999. Enfin Tolkien lui-même, fasciné par l'histoire, s'en est largement inspiré tout au long de son oeuvre, contribuant à mettre en valeur au détour de traductions, les qualités du poème d'origine.