Kiddy Grade

Dans un futur très lointain, l’univers a été colonisé par les humains. Malheureusement, l’ordre qui a pu être instauré entre les différentes nations de cet univers est remis en cause par des rebelles et des truands. Pour lutter contre eux, une organisation appelée GOTT (Galactic Organization of Trade and Tariffs) a été fondée. Les agents du GOTT, qui ont des facultés surhumaines, sont nommés les ES Members et doivent tout faire pour garantir que les activités économiques ne soient pas perturbées. Les ES Members (ES signifie Encounter of Shadow-work) sont chapeautés par Eclipse, la directrice de l’organisation qui leur confie des missions diverses et variées. Eclair, 16 ans, et Lumière, 10 ans, sont deux agents de première classe dont nous suivons les aventures. Si au départ celles-ci se passent sans trop d’anicroches, tout se complique lorsque Eclair commence à remettre en cause les missions qu’on lui confie. Bientôt, elle et Lumière se mettent à dos le GOTT. Dans le même temps, Eclair a de plus en plus de flashbacks qui la renvoient à un passé inconnu...

Cette série est la première réalisée par Keiji Goto, connu pour avoir conçu le character design de Gate Keepers, une précédente production du studio Gonzo. Pour l’occasion, le réalisateur a créé le groupe gimik, auteur du projet et composé de trois membres : sa femme Megumi Kadonosono (character design de la série), Hidefumi Kimura (scénariste en chef) et lui-même. Si les premiers épisodes ne sont pas très originaux et abusent du fan service, à partir du deuxième tiers de la série celle-ci prend une tournure différente, plus sombre et plus complexe. Mais ce qui aura vraiment marqué les téléspectateurs à l’époque, c’est le fait que les héroïnes changent de design dans la seconde moitié de l'anime, bien que nous ne révélerons pas ici la raison de ce changement surprenant.

La réalisation est très soignée et les dessins très rarement bâclés mais le scénario est parfois un peu confus malgré quelques idées intéressantes. Au final, la série s’avère sympathique, mais se rapproche plutôt d’un Vandread que d’un Last Exile (deux autres titres du studio Gonzo).
Les noms des personnages, très exotiques pour un public japonais, peuvent sonner étrangement à l’oreille d’un public occidental et qui plus est francophone (Eclair, Lumière, Eclipse !) même si finalement on oublie vite ce détail. On notera par ailleurs que les autres personnages font références à de multiples sources : Alice au pays des Merveilles (Tweedledee et Tweedledum), les légendes nordiques (Alv et Dvergr correspondent à Elfe et Nain), l’histoire (Le GOTT tient à l’évidence son nom du GATT - General Agreement on Tariffs and Trade), etc. Autre particularité de la série, tous les eye-catch (qui changent à chaque épisode) ont été dessinés par des personnalités plus ou moins connues de l'animation et du manga.

Au Japon, Kiddy Grade a remporté un très grand succès, si bien que trois films (Ignition, Maelstrom et Truth Dawn) reprenant l’histoire de la série sortiront en 2007, bientôt suivis par une séquelle de 24 épisodes, Kiddy Girl-and, qui met en scène deux nouvelles héroïnes (Ascoeur et Q-feuille !!). Il existe aussi des mangas et des light novels dérivés. Tout cela est inédit en France où Kiddy Grade n’a remporté qu’un succès d’estime (la série n’est même pas passée à la télévision bien qu’elle ait bénéficié d’un doublage français soigné).